Un jardin sauvage aux secrètes vanternes, Un vaste océan noir aux mille lanternes ; Perdu dans une harmonie que tu égorgeas, Le cimetière de mes rêves se forgea. Des ombres blanches et des soupirs carnassiers, Des météores discrets comme des glaciers ; Une obscurité de velours et de violence, En mon corps l’enclouure de tes silences. Dans mes galaxies lointaines désemparées, Un regard, une constellation égarée ; L’Impératrice Inoubliée aux mains froides Ou le doigté subtil de la mort fin et roide. D’une vie s’embrase l’éclat originaire, Les particules d’un cœur valétudinaire S’envolent dans le cénotaphe imaginaire, Ainsi dansent les étoiles sanguinaires…
Une sorcellerie de mots, un cri en cage, L’horizon d’enfer blanc marbre le paysage, Rutilantes blessures, sang de nuages, Mes pensées brûlent sous tes pétales d’orage. La foudre dissèque mes os et mes plumes, La lune de feu se fane et se noie de brume, Des nuits d’été ne reste que des écumes, Une poussière de ténèbres anthumes. A l’arbre de la mémoire je me pendis, Rêveur vacillant sous les voiles d’organdi ; Au nadir abscons d’Ursa, mon être mendie, Le ciel de tes yeux aux couleurs d’incendie.